Cette fameuse religion est basée essentiellement sur un culte voué à notre chère Nutella.
Ces pratiques ancestrales remontent aux âges les plus primitifs de la Terre.
Tout ce que vous avez pu lire dans la Bible, le Coran, la Torah ou quelconque autre livre religieux auparavant n’est que pure baliverne.
La vérité se trouve uniquement dans le livre sacré des nutelliens : le Pathatartinée.
Nous allons d’ailleurs vous citer ici grandes lignes de la mythologie nutellienne…
Au début, il y avait rien. Mis à part une lueur blafarde, le Néon, éclairant le vide infini. Le vide infini ? A vrai dire, c’est aussi faux que ce n’est pas vrai : un dieu résistait déjà encore et toujours à l’envahisseur. En effet, Ferrero, car il s’appelait Ferrero, en raison de sa capacité à être italien, luttait chaque jour pour ne pas se laisser submerger par l’ennui ambiant. Il aurait même préféré recopier le Code Civil en six exemplaires ou visionner l’intégrale de Bergman en version longue plutôt que de rester une seconde de plus dans cet endroit.
Tout à coup, il se dit :
« Eh, François-Xavier – Ferrero avait une seconde personnalité qui, en plus d’avoir un nom à la con, possédait un certain penchant pour les écharpes en jersey – je suis un dieu. Par conséquent, si j’en ai ras la marmite de cette soupe, je peux changer de légumes.* »
C’est alors qu’il claqua du doigt, solennellement. Non pour accompagner un quelconque solo de soul, mais plutôt pour que la magie opère. D’ailleurs la magie opéra :
« Lame de 15. »
Ô miracle de la vie ! Ô féerique lueur ! Ô douceur des premiers souffles ! Ô c’est bon, ferme ta gueule, tu vas l’avoir ton lait. En effet, du ventre de rien avait émergé… ça. On ne pouvait pas exactement dire que c’était un humain, tout comme il aurait été à peu près inexact d’affirmer que c’était un sachet de court-bouillon. Cela semblait être la définition suprême de la difformité. Comme la caricature du résultat d’une partouze entre Quasimodo, Elephant Man et Brigitte Fontaine. Qui aurait deviné face à cette excroissance vivante qu’il se trouvait devant ce qui plus tard serait…
(Ceci étant un point culminant d’émotion dans ce récit, nous vous invitons à acheter les mouchoirs en papier Snifsnif qui, en plus de ne pas coller aux doigts quand on se mouche, ont la sérieuse faculté d’être notre sponsor. Merci.**)
La Terre ?
Là, le coup classique aurait été de sauter une ligne et de laisser planer le mystère en passant à une toute autre chose, évidemment. Le lecteur alors assailli par ce douloureux suspens ne pourrait s’empêcher de prendre un couteau à pain et d’empailler sa famille avec les restes du repas de communion de l’aîné. C’est pour ça que j’aime beaucoup les coups classiques.
L’Apocoloquintose n’est pas une fin en soi. Ni en lin. Ni en l’autre. Sénèque le Jeune écrit dans cette fabuleuse pièce : pas moi. Est-ce pour cela que nous n’avons aucun point en commun ? Eh bien non. Je suis sûr et certain et convaincu et persuadé et résolu que Sénèque le Jeune, tout comme moi, ne se rendait pas à Poitiers le dimanche après son repas du midi.
Tss ! Ne me cherchez pas, je trouverais facilement d’autres analogies ; il me suffit de piocher parmi les innombrables similitudes que Sénèque le Jeune et moi partageons. Souvent, il écrivait en vers. Moi aussi. A sa naissance, il était enfant. Moi aussi. Il n’a jamais raconté l’histoire de Marie-Antoinette*** au bar de Zouzou la mouflette. Moi aussi. Merise sur le château, voici l’exemple suprême : un bref résumé de son Apocoloquintose. « Quid (…) esset. »
Il est désormais flagrant avec cette citation que ce grand dramaturge antique me doit tout. « Quid » Qui d’autre que moi peut lui avoir inspiré ça ? Ce mot commence par qu- : précisément les deux premières lettres du prénom du petit-fils de mon voisin de droite. Ce mot finit par –id : exactement les deux premières lettre du mot désignant la chose dont je manque le plus souvent. Je continue ? « (…) » C’est de moi. Ceci n’est pas de la vanité, je suis sérieux, c’est de moi. En effet, dans mon célèbre roman, Je me suis toujours connu avec un certain a priori négatif envers les pulls en laine, le premier contact que j’ai eu avec une aiguille à tricoter, c’était dans l’utérus de ma mère, je déclare à la page 3, juste avant la fin, que « de toute manière (…) » Alors ? Bien sûr, vous ne me lisez plus depuis quinze plombes. Vous avez sauté l’ensemble de cette merveilleuse rhétorique pour connaître au plus vite la suite des déboires de Ferrero. Très bien. Puisque c’est comme ça…
Hahaha ! Vous l’avez dans l’os. J’ai entamé un nouveau paragraphe, donc, dans votre élan, vous vous êtes dit : « C’est là qu’il reprend son fabuleux récit ! » Eh bien oui.
Ferrero vaquait à son entreprise. Il avait ajouté à son œuvre un tas de trucs aussi innommables qu’inutiles. Dans sa folie créatrice, il s’était inventé des compagnons divins : Giovanni, qu’il avait élu frère, Tella, qu’il avait élue mère, et Condamine, qu’il avait élu minium. Bien vite, ce petit monde s’habitua à la vie sur Ter, appelé ainsi à cause de Ferrero qui avait décidé qu’il ne pouvait pas améliorer sa première invention au bout de trois essais. Chacun s’organisait pour que la vie sur Ter soit la meilleure possible. Mais un jour, alors que Ferrero et Giovanni se promenaient, ils tombèrent sur Tella qui, langoureuse, exposait son corps d’albâtre aux rayons du Soleil. Quel fabuleux spectacle ! Jamais il n’avait rien vu d’autre que leur ventre flasque et leur appendice inesthétique. Ils restaient bouche bée. Ces courbes délicieuses étaient le pur profil de l’amour total, dirait Nougaro. Oh putain, la chienne, qu’est-ce qu’elle est bonne, dirait Rocco Siffreidi. En somme, ce qui devait arriver arriva. Ferrero et Giovanni sentirent une légère érection. Ce fut le premier coup de foudre de l’Histoire de l’Humanité (avec deux H comme pour un bûcheron hambidextre.) Evidemment, les histoires de cul mènent toujours aux histoires de cœur. Et vice versa. Surtout vice versa. Bref, la vascularisation des corps caverneux de leur verge respective amena la rupture de l’unité divine. Pour signifier ce schisme de façon conséquente, Giovanni sépara un bout de terre du reste de l’unique continent existant à cette époque et l’appela l’Amérique, parce qu’il était fan de Joe Dassin.
Hélas ! malgré cette profonde séparation, lorsque Ferrero reniflait près de son aisselle sitôt avoir fait son footing du matin, il percevait un fin filet de Chanel n°5, tandis que Giovanni soufflant dans ses mains pour vérifier la décence de son haleine après un repas fait de saucisson à l’ail, remarquait un doux parfum de chewing-gum à la bergamote. Bref, les deux frères se sentaient mal. Ils cherchèrent donc à traduire leur émoi à Tella. Giovanni grava dans le sol, à coups d’ongle, quelques signes à peu près semblables à cela : 8===D (( C’était la naissance de l’écriture. Ferrero, lui, prit tout et n’importe quoi et en fit un mélange. C’était la naissance de la cuisine. Seulement, au grand malheur de Giovanni, il semblait que Tella n’était pas réceptive à la puissance poétique. Si bien que quand il lui montra sa prose, elle ne comprit même pas que « le gouffre aux doux embruns » c’était sa chatte. Pendant ce temps, Ferrero s’appliquait à l’élaboration de sa déclaration. Il était parvenu à fabriquer une sorte de pâte assez consistante qui, au bout de quelques heures, finissait par durcir et devenait aussi croquante sous la dent qu’un fémur sous le pied. Il la nomma chocolat, parce qu’à chaque fois qu’il y goûtait, ça lui faisait un choc au là (voir figure 1.) Cependant, il trouvait que l’ardeur du produit s’accordait mal avec la peau de pêche de Tella. Il se demanda donc ce qui conviendrait le mieux à une déesse. C’était la naissance des minorités à fort pouvoir d’achat.
* merci à l’Association des Métaphores Filées de Merde
** en français dans le texte
*** en culée dans les bois
(suite à venir...)
Science Nutella 2005 - 2009
Site développé par Jean-Charles "Marty" Duval.
Version 2.0
Qui sommes-nous?